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Une journée pour honorer la vérité et s’engager dans la réconciliation

« La vérité fait mal, mais le silence tue. »

Rachelle Dominique, Innue de Pessamit

Source : Anne Panasuk, Auassat : à la recherche des enfants disparus, Édito, 2021

 

En ce 30 septembre 2022, le Canada rend hommage aux enfants disparus et aux milliers de survivants des pensionnats pour les Autochtones, ainsi qu’à leurs familles et à leurs communautés. Pendant plus d’un siècle, ces institutions ont été un instrument central de la politique indienne du Canada. Une politique de « génocide culturel », selon la Commission de vérité et réconciliation du Canada, dont les objectifs principaux étaient d’éliminer les gouvernements autochtones, d’ignorer les droits des Autochtones, de mettre fin aux traités conclus et, au moyen d’un processus d’assimilation, de faire en sorte que les peuples autochtones cessent d’exister en tant qu’entités légales, sociales, culturelles, religieuses et raciales au Canada.

Entre 1831 et 1996, le gouvernement fédéral a administré 140 pensionnats. La Commission de vérité et réconciliation rappelle que « le Canada a séparé les enfants de leurs parents en les envoyant dans des pensionnats. Cela n’a pas été fait dans le but de leur offrir une éducation, mais essentiellement pour briser le lien avec leur culture et leur identité. » Environ 150 000 élèves auraient fréquenté ces institutions, dont certains ne sont jamais revenus. Depuis mai 2021, plus de 1 100 tombes anonymes ont été découvertes près d’anciens pensionnats, ravivant la douleur des familles et des communautés. Et les fouilles se poursuivent, dans le cadre de cette douloureuse quête de vérité.

La deuxième édition de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation nous offre aujourd’hui une nouvelle occasion d’écouter les histoires et les témoignages des personnes touchées directement ou indirectement par les séquelles des pensionnats. Une occasion de nous renseigner sur ce pan tragique de notre histoire et de mieux comprendre les effets néfastes et durables des pensionnats, qui s’étalent sur plusieurs générations, y compris celles qui sont nées après la fermeture de ces institutions. Une occasion de réfléchir, de nous engager plus avant sur le long chemin de la réconciliation et de la guérison.